| | | | | Relio Stavisky | Habitant de N'awlins | | 3 messages postés |
| Posté le 28-07-2005 à 14:54:34
| Voila 10 minutes que Rélio s’était installé à l’ombre de la terrasse du « court of the two sisters ». Les yeux dans le vague l’homme de musique regardait sans les voir les gens passant devant lui, dans l’artère principale du Quartier Français. De courtes jupes volaient devant ses yeux, des gorges s’offraient mais il n’y prenait pas garde. A 16h 00 Romy lui avait donné rendez vous en ce lieu qui avait un temps abrité leurs escapades amoureuses. Il était 15 h 50, la belle allait bientôt arriver. Le soleil encore haut dans le ciel inondait la ville de ses rayons. Depuis 15 jours la canicule s’était abattue sur N’awlins pour le plus grand plaisir des passants masculins. Rélio lui aussi avait été ainsi, dans ce qui lui semblait être une autre vie. C’était avant qu’on ne l’empoisonne, avant qu’un corps n’apprenne à ses bras qu’ils avaient été crées pour lui. Les mains de l’Anglais avaient elles aussi compris cette évidence ? Le compositeur le saurait bien vite, car, juste avant de raccrocher, elle avait demandé : « Nicolas peut venir ? » « Oui » avait soufflé Rélio, sans comprendre pourquoi cette réponse si contraire aux inclinations de son cœur était sortie de ses lèvres. Peut être au fond avait il besoin de cette rencontre pour accepter vraiment : acquérir la certitude douloureuse qu’elle ne reviendrait pas, qu’elle aimait et était aimée… Et que l’homme qu’elle avait choisi était quelqu’un de bien. Passant une main lasse dans ses cheveux blonds, le musicien maudit une fois encore le climat Américain. En ces périodes de grosse chaleur, la Russie lui manquait cruellement. Où était St Petersbourg et ses hivers interminables ? Cet hiver, cinq centimètres de poudreuse s’étaient déposés sur la ville… Et ils appelaient ça de la neige. « Monsieur voudra-t-il quelque chose ? » Demanda un serveur obséquieux, surgit brusquement d’entre les tables. « Oui, une Vodka s’il vous plait » Rélio refusa de voir le regard légèrement désapprobateur de l’homme en costume. Ce puritanisme aussi, l’agaçait. Aujourd’hui, il se donnait le droit de boire. Le serveur s’était à peine éclipsé qu’un bruit bien particulier raisonna derrière le Russe. Dans son dos s’élevait la musique troublante de talons aiguilles dansant sur les pavés de N’awlins.
-------------------- Une belle femme et le vin font de doux poisons. |
| Romilly Barrett | Elle fige le temps par sa musique | Saxophoniste | | 14 messages postés |
| Posté le 24-08-2005 à 14:26:51
| (je suis inexcusable de cette attente… Et pourtant excusée, hein ? *sourire Milien*) Certaines personnes sont incapables de fractionner le temps en « heures » et préfèrent le dévider tel un fil infini. Romilly Barrett était de ces femmes la ce qui la rendait – aux yeux de ses interlocuteurs – éternellement en retard. Cette fois ci encore elle n’avait pas dérogé à la règle et c’était en catastrophe qu’elle était venue chercher Nicolas. Comme bien souvent l’Anglais travaillait à développer ses photos et elle n’avait qu’eu le temps de l’embrasser dans les cheveux avant de l’entraîner à sa suite. Ils n’avaient pas parlés, évidemment, mais tous deux savaient que cette rencontre avec Rélio était importante. Attrapant de justesse un tram qui les mènerait à quelques pas du Court of the two sisters, les deux sorciers avaient enfin pu se confier, en quelques sourires, la journée passée loin l’un de l’autre. Cette intimité retrouvée avec celui qui la connaissait si bien rasséréna quelque peu la jeune femme. Bien qu’étant confiante de nature, Romilly avait senti depuis le début de la matinée une certaine appréhension la gagner. Cela avait commencé au réveil, lorsqu’elle avait croisé dans son miroir les interrogations présentes dans son regard. Puis sa musique lui avait renvoyé le visage de Rélio, l’incompréhension née de leur séparation. Elle ne savait plus si elle avait cherché à l’éviter ou si c’était lui qui s’était éloigné, le temps de penser ses blessures. Elle voulait le voir, entendre à nouveau sa voix et ses silences, mais elle était heureuse que Nicolas ait accepté de l’accompagner. Sa main dans la sienne, elle se sentait plus sereine. Trois arrêts plus loin ils descendirent du Tram, et les doigts déliés quittèrent la paume bienveillante. Il ne restait plus qu’à tourner le coin de la rue pour qu’apparaisse la terrasse du bar emblématique du Vieux Carré. L’angle passé, la musicienne repéra immédiatement Rélio. Même de dos il lui était impossible de ne pas reconnaître la chevelure d’ange, la silhouette athlétique… Ainsi que sa solitude. Après un dernier regard à Nicolas la jeune femme s’avança sous le soleil estival. Ses talons marquaient le temps de ses pas sur les pavés, sa robe blanche épousait ses genoux avant d’être soufflée par la bise : bientôt elle se trouva à ses côtés. Le baiser fut léger sur la joue du russe avant que la musicienne ne se relève. « Bonjour Rélio » Point d’excuse pour son retard, elle ne l’avait jamais fait. Romilly attendit que le photographe arrive près d’elle, puis elle reprit la parole « Je te présente Nicolas »
-------------------- La musique est l'aliment de l'amour [William Shakespeare] |
| Nicolas Underhill | Il crée des moments d'éternité | Photographe | | 14 messages postés |
| Posté le 25-08-2005 à 09:33:40
| (Les Pim's sont magnanimes :P) Nawlin's était une ville à nulle autre pareille. Nicolas, qui à chaque aurore partait à sa rencontre, ne se lassait pas d'en parcourir les avenues bondées ou les ruelles désertes. Armé de son appareil photo et paré d'une fine écharpe autour du cou, il allait à la pêche aux images. Romilly s'était amusée de sa ressemblance avec les pêcheurs ancestraux, partant à l'aube et rentrant lorsque les filets étaient pleins. Le Londonien lui avait répondu que l'art était avant tout un artisanat et que l'analogie n'était pas si éloignée de la vérité. Depuis, lorsqu'ils se retrouvaient, elle lui lançait un désormais traditionnel :"La pêche fut-elle bonne?" "Fructueuse." répondit-il ce jour là, tandis que la musicienne déposait un baiser sur ses cheveux en bataille avant de l'entraîner au dehors. A sa précipitation, Nicolas comprit qu'ils devaient être en retard. Les deux sorciers rivalisaient de faiblesse sur la question du temps. L'Anglais ne possédait pas même une montre. Les montres sont des menteuses, disait-il. Elles essaient de nous faire croire que le temps passe toujours à la même allure. Il suffit de le mesurer avec le cœur pour savoir que c'est faux. Non. Nicolas avait décidé que le temps ne pouvait le ligoter, alors il ne l'enfermerait pas non plus dans une boite… Au sortir du tram, il sentit sa compagne se détendre. La tension qui couvait en elle depuis le coup de fil de Rélio s'était tout à fait dissipée. Seule semblait subsister l'excitation naissante des proches retrouvailles. Quant à Nicolas, le trouble que suscitait cette rencontre n'avait duré qu'un bref moment. Romilly l'avait rassuré tout de suite: Oui, c'était une bonne idée d'y aller ensemble. Alors le photographe avait laissé l'inquiétude s'évanouir au profit de la joie. Il était heureux de rencontrer celui avec qui elle avait partagée un bout de sa vie. Celui qui l'avait aimée. Celui qu'elle avait aimé. Tout simplement. C'est le sentiment qu'il fit passer dans son regard lorsqu'il croisa une dernière fois celui de Romy. Puis, calant ses pas dans les siens, il la suivit à distance respectueuse. "Enchanté Rélio" fit-il main tendue. Il ne s'était jamais défait de cette introduction amusante depuis son entrée dans le monde sorcier. "Je suis ravi de faire votre connaissance."
-------------------- Photographier c'est mettre sur la même ligne de mire la tête, l'oeil et le coeur. [Henri Cartier-Bresson] La photographie est une brève complicité entre la prévoyance et le hasard. [John Stuart Mill] |
| Relio Stavisky | Habitant de N'awlins | | 3 messages postés |
| Posté le 29-08-2005 à 14:13:54
| (Et bien entendu on me répond et je ne vois rien. Mais oui, Pim’s que nous sommes nous te pardonnons. (Ce que nous sommes bon, quand même !)) Il ne s’était pas trompé, les talons au chant incomparable appartenaient bien à sa musicienne. C’était une évidence pour lui qui s’était laissé bercé trois années durant par cette musique. Ses oreilles ne l’avaient pas trompé, pas plus que son nez lorsque la cascade brune des cheveux de Romilly, effleurant son visage, lui portèrent les effluves légères de son parfum. Mais le baiser s’enfuit trop vite, volant à nouveau au compositeur les lèvres à la douceur incomparable. Alors seulement il tourna la tête et la vit, adorable dans sa robe de simple cotonnade. Elle n’avait pas changé, son sourire éclaboussait toujours de lumière ceux qui la croisaient, ceux qui souvent la prenaient pour une fée. « Romy. » Le prénom avait glissé, teinté d’accent russe, puis le musicien était revenu à la réalité. « je suis heureux que tu sois venue. » Alors qu’elle lui présentait l’homme qui partageait à présent sa vie, Rélio étouffa bien vite le sentiment de jalousie qui l’étreignait parfois. Sur tout le visage de cet inconnu qui lui devenait à présent familier se lisait la bonté. L’amour aussi était la, bien entendu, mais la bienveillance prédominait, l’envie sincère de faire connaissance était présente dans le sourire du photographe. Le Russe se leva et, avant même d’y avoir réfléchis, serra la main tendue par l’Anglais. Son sourire à lui fut hésitant, le plaisir se mêlait à la douleur dans ses iris bleus, mais ses paroles ne furent pas feintes. « Merci d’être la. J’ai crains que vous n’acceptiez pas d’accompagner Romy. » Se rassayant dans son fauteuil, Rélio invita le jeune couple à l’imiter « Mais installez vous donc ! Le serveur va revenir, il pourra prendre vos commandes. » Son regard allait sans cesse de Romilly à Nicolas, traquant le moindre signe d’intimité entre eux, craignant la douleur qu’il éprouverait certainement. Mais, il devait bien se l’avouer, c’était le plaisir de la revoir qui prédominait sur tout autre sentiment. Elle semblait tellement heureuse que son bonheur rejaillissait autour d’elle, donnant de nouvelles couleurs au paysage environnant. N’était ce pas d’ailleurs pour cette faculté étonnante qu’il l’avait surnommée ‘L’Ensorceleuse’ au début de leur relation ? Fixant finalement son regard sur celui du jeune Anglais,Rélio surmonta sa timidité naturelle pour engager la conversation « J’ai cru comprendre que cela faisait peu de temps que vous vous êtes établis ici. Cela n’a pas été trop dur de quitter l’Angleterre ? Car je crois que vous êtes anglais. »
-------------------- Une belle femme et le vin font de doux poisons. |
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